On peut dire que ce gars-là a le chic pour rassembler une équipe : chantage, asservissement, menace… Il n’y a bien que le nain Ulfgar qui s’est rendu au rendez-vous de son plein gré…
Quoi qu’il en soit, nous voilà tous les quatre, l’humain Libéon avec sa chèvre son faucon, le nain Ulfgar et sa barbe tressée, l’humain Zahir porteur d’un collier d’asservissement et ma pomme, Lowell, demi-humain (ça vous pose un problème ?) et marin sans bateau. Face à nous, dans la classieuse auberge de la Chope d’Adamantium, vêtu d’atours ridiculement onéreux, Icare Alibakar, membre éminent de la famille Alibakar, l’une des cinq maisons négociantes qui gouvernent l’Amn.
Les présentations effectuées, il nous explique la raison de notre présence : il souhaite nous confier une enquête concernant trois vols commis dans la ville et mettant à mal l’entente tacite des familles négociantes entre elles. La guilde des Voleurs de l’ombre, pourtant bien implantée, clame n’y être pour rien. N’ayant d’autre choix que d’accepter la mission, nous nous quittons après avoir convenu d’un moyen de communiquer entre lui et nous.
Sans perdre de temps, nous nous dirigeons vers le lieu du vol le plus proche, la grande bibliothèque d’Ogma. Maître Balderc, un vieil humain, nous reçoit et accepte de nous raconter ce qu’il sait. Le vol a été découvert il y a deux jours. Une série de parchemins ont été dérobés. Tous traitent de l’histoire du Coeur Radiant, un ordre peu connu de chevaliers luttant contre le mal (le même ordre que Ulfgar cherche à rejoindre). Nous constatons rapidement que la bibliothèque n’est pas un endroit très sécurisé et qu’une personne mal intentionnée pourrait s’y introduire facilement. Balderc se souvient de la visite d’un aarakocra et d’un humain peu de temps avant le vol et posant une multitude de questions sur des sujets divers. Peut être ne s’agissait-il que d’une diversion pour dérober les parchemins… Nous obtenons enfin deux noms : Drongo et Bashir, sans plus de précisions.
Munis de ces informations, nous nous dirigeons vers le district des sceptres, où ont eu lieu les deux autres vols. A la pause de midi, nous en profitons pour faire plus ample connaissance autour d’un sauté de petits légumes aux crevettes façon eauprofondaise, recette succulente que je prépare avec l’aisance du vieux cambusier (sans vouloir me vanter ni attirer l’attention sur moi bien sûr).
Nous pénétrons enfin dans le district des sceptres, dont nous constatons très vite qu’il est beaucoup mieux surveillé que ce que nous avons vu jusqu’ici. Le nom Alibakar et la présence de Zahir nous ouvrent les portes du quartier.
Le lieu du second vol est un temple modeste, le Grand Hall du Cœur Radiant. Nous sommes reçus par Sire Keldorn, qui semble être en charge ici. Il nous raconte que le vol a été découvert il y a trois jours. Il concerne également des parchemins ayant trait à l’histoire du Cœur Radiant, et en particulier celle de Sire Glanmoor de Mesnilon, un héro de l’ordre. Il nous rapporte également une scène curieusement identique à celle de la bibliothèque d’Ogma où deux individus, dont un aarakocra, sont venus, ont posé beaucoup de questions et ont demandé à visiter les lieux.
Nous poursuivons notre enquête en nous rendant enfin sur le lieu du troisième vol : la tour des arcanes… C’est un endroit bien connu des Athkatlassiens car il est le siège des redoutés mages encapuchonnés, le groupe veillant à la régulation de la magie dans la ville (qui n’est praticable que sous licence, tout contrevenant pouvant s’exposer à une peine de mort). Nous sommes reçus par numéro 24, qui nous fait vite comprendre qu’il est très très désireux que la réputation de la tour ne soit pas être entachée (je cite "il n’y a pas eu de vol"). Les documents "qui n’ont pas été volés" donc, ne l’ont pas été il y a un jour. Ils concernaient la description ou l’histoire d’un artefact, possiblement une épée de valeur ou de puissance. Numéro 24, qui était de garde au moment supposé du vol, n’a rien vu rien entendu. Il admet de lui-même qu’il est impossible de dérober quoi que ce soit dans la tour sauf peut être par le mage de garde. La pièce des archives est cependant munie d’une fenêtre et notre fouille minutieuse des environs nous fait mettre la main sur une plume. Peut être celle d’une oie d’un aarakocra ? Un peu échaudé par l’attitude équivoque de numéro 24, nous tentons de le suivre à la fin de son service mais le finaud semble utiliser des moyens magiques pour rentrer chez lui et nous le perdons.
Malgré tout, la journée a été fructueuse et nous rentrons ensemble vers l’auberge du Couche-tard, que Libéon nous indique du côté du port. Notre cheminement est arrêté net par un bruit caractéristique : mais qui a tiré un carreau juste devant le pied d’Ulfgar, et quelles sont ces silhouettes qui glissent silencieusement des toits tout autour de nous ?...
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L’assaut est brutal et coordonné. Les cinq assaillants, des coupe-jarrets sans honneur, nous assaillent de toute part. Ulfgar tente de fixer les malandrins tandis que Libéon, Zahir et Lowell tentent de prendre la mesure de la situation. Est-ce la malchance, la panique ou le destin mais Lowell cède après deux coups assassins, malgré l’aide prompte de ses camarades. Quelques instants après, lorsque la confusion et le chaos laissent place à un calme pesant, les trois survivants constatent que le hasard a mené Rosco, un halfelin et ami de Libéon sur les lieux de l’agression. Ce dernier, après des retrouvailles chaleureuses mais rapides avec Libéon, nous assure très vite de son soutien.
La petite troupe, saisie par la mort de Lowell et encombrée par un prisonnier fait parmi les assaillants, décide de se porter vers la demeure d’Icare Alibakar, espérant que leur commanditaire pourra leur apporter de l’aide. Se rappelant trop tard de ses consignes de discrétion, les quatre aventuriers se présentent devant la demeure d’Alibakar. Malgré le réveil nocturne, Zahir produit une harangue émouvante et convainc le dignitaire de tenter de ramener à la vie le talentueux mais décédé marin cuisinier.
Dans le même temps, Ulfgar, Libéon et Rosco parviennent à soutirer des informations au prisonnier avant que ses blessures ne finissent par l’emporter. Il confirme avoir été embauché par un aarakocra à l’auberge du Serpent Ivre.
Épuisés tant physiquement qu’émotionnellement, les quatre amis quittent la demeure d’Icare et terminent la nuit à l’auberge du Couche-tard.
Le lendemain, ils ont une nouvelle entrevue avec Icare qui leur réitère ses consignes de discrétion puis se rendent à l’auberge du Serpent Ivre. Là, un jeune garçon de salle, Ulric, apprend aux personnages qu’un aarakocra était bien présent à l’auberge ces derniers jours, et qu’il avait chargé le jeune garçon de porter des messages à Léoric, apothicaire et propriétaire de la boutique "Obonzongan" "Aux bons onguents". C’est à ce moment que Lowell, sur ses deux pieds et visiblement vivant (bien que très fatigué) rejoint ses camarades. Il semblerait que les prêtres de Kelemvor aient fait du bon boulot. Soulagés de voir qu’il s’en est sorti, quelques tournées permettent aux membres de l’équipe de mettre à jour leurs informations et de renouer des liens de travail solides.
Ils décident bien sûr de se rendre à la boutique de Léoric. Une première tentative d’approche menée par Rosco ne permet pas de soutirer des informations à l’apothicaire. L’équipe décide alors d’employer les grands moyens et d’entrer par effraction. Rosco et Libéon se chargent de pénétrer le premier étage de la demeure de Léoric pendant que Zahir et Lowell font diversion en baratinant l’apothicaire au rez-de-chaussée. Ulfgar monte le gué non loin et se tient prêt à provoquer une autre diversion au besoin. L’opération se déroule sans accrocs : Libéon et Rosco découvrent dans la chambre du savant plusieurs messages échangés entre Léoric et Rianon (l’aarakocra ? ) évoquant les parchemins volés ces derniers jours. Un uniforme de mage encapuchonné nous confirme que Léoric appartient à ce groupe (numéro 24 ? ).
Le lendemain, le groupe fait le point mais un doute nous assaille : toute la boutique de Léoric a t-elle été vraiment bien fouillée ? (spoiler : non). Pendant que Zahir reste à proximité, Libéon et Rosco décident de retourner dans la demeure de l’apothicaire. Ulfgar et Lowell de leur côté se rendent sur les quais afin d’enquêter et retrouver la trace de l’aarakocra.
Malheureusement, le destin, de nouveau contraire, se joue de l’halfelin et de son ami humain : Léoric les surprend en pleine intrusion. La confrontation qui s’ensuit tourne nettement à l’avantage du mage qui neutralise les deux cambrioleurs à l’aide d’une magie traître et malsaine. Zahir, ne pouvant que constater leur échec, décide de quitter les lieux.
De leur côté, Ulfgar et Lowell apprennent une mauvaise nouvelle : l’aarakocra aurait bien quitté la ville à bord d’un navire voguant vers le sud. Et il possède certainement les documents volés. Vdm.
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Le jour suivant, revenus au Couche-tard, Ulfgar, Zahir et Lowell sont réduits à un constat amer : leurs deux camarades, Libéon et Rosco, ont disparu, capturés par Léoric. Quel sort peut-il bien leur réserver ? Alors qu’ils évaluent leurs maigres options, Zahir rejoint son maître afin de lui rendre compte des dernières avancées.
L’identité de Rihanon reste encore un mystère et, alors qu’ils s’interrogent sur la façon de la trouver, Ulfgar et Lowell remarquent une femme qui les observe discrètement. Prenant quelques précautions, ils finissent par l’aborder. Elle s’avère être la marraine de Libéon, et se nomme Tania. Après quelques échanges nerveux, nous commençons à avoir avec elle une discussion ouverte : elle nous met sur la piste de Rihanon, dont elle affirme connaître la demeure (et qui n’est donc pas l’aarakocra). Et puisque Léoric et elle étaient en relation, peut-être que Libéon et Rosco sont détenus par elle, car ni la Tour des mages ni la garde municipale ne détiennent nos deux camarades. Promettant de la tenir informée du sort de Libéon, nous nous séparons.
Nous ayant avertis que Rihanon apprécie les cadeaux de valeur, Ulfgar et Lowell décident de lui procurer un beau bijou dans un écrin de bois précieux. Par chance, Jamal, un bijoutier du quartier des gemmes, propose ce genre de produit et la bonne fortune nous permet de l’acquérir…
A proximité de l’adresse indiquée par Tania, nous trouvons la demeure de Rihanon, une minoterie dans le quartier du centre. Amenés en sa présence par ses gens, nous découvrons une femme élégante qui soigne le mystère dont elle est entourée. Et nous retrouvons Libéon et Rosco, qui étaient effectivement les "hôtes" de la jeune femme. Notre cadeau semble ravir Rihanon qui nous révèle sans animosité et avec un certain détachement être celle qui a commandité le vol des documents dont nous sommes à la recherche. Elle nous apprend aussi qu’ils sont déjà en route vers l’est en direction du Bois du serpent, et doivent être remis à sa reine, une certaine Ratborg. Le messager est un caravanier demi-orque du nom de Kanabas. Après quelques amabilités, elle nous permet de repartir avec Libéon et Rosco.
Nous décidons ensemble de nous lancer à la suite de Kanabas et de quitter Athkatla à la prochaine aube. Zahir nous rejoint et nous confirme le soutien logistique d’Icare Alibakar (chevaux et poney). Après avoir réglé quelques affaires personnelles et profité d’une dernière nuit confortable, nous quittons la ville et chevauchons vers l’est.
Au bout de quelques jours, nous arrivons à Crimmor, étape obligée de notre voyage. Centre essentiel des caravanes traversant la région, nous obtenons la confirmation que Kanabas est bien passé ici avant nous. Il semble cependant avancer à marche forcée car il nous devance déjà de quatre à cinq jours. Ne souhaitant pas risquer de blesser nos chevaux, nous continuons sur un rythme modéré. Nous connaissons, après tout, sa destination.
Nous quittons Crimmor le lendemain, non sans avoir décroché un petit contrat de livraison pour Eshpurta car nos finances commencent à flancher.
Quelques jours de voyage suffisent à nous faire prendre la mesure de la région que nous traversons : le brouillard devient omniprésent et confère à notre avancée un petit côté oppressant. C’est d’ailleurs à l’occasion d’un campement dans une tour en ruine que nous sommes assaillis par une bande d’écœurantes créatures, petites, bruyantes et écailleuses : des kobolds. Heureusement, nous retournons une situation mal engagée et triomphons de ces monstres.
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Les cinq jours suivants passent sans autre mauvaise surprise et nous faisons étape à Keczoulla, à peu près aux deux-tiers de notre parcours vers Eshpurta. C’est une ville minière dominée par la Maison Danihir, l’une des cinq familles de seigneurs marchands qui contrôlent le pays. Les mines de pierres précieuses, de fer, de sel et de charbon semblent faire sa fortune.
Nous passons une soirée tranquille à l'auberge de la mine d'électrum quand Libéon est accosté par un inconnu d’âge mûr. Sans trop de cérémonial, il l’informe de l’existence d’une organisation, la Cabale d’Emeraude, qui aurait des réponses à certaines de ses questions. L’homme reste évasif mais lui confie une gemme ouvragée avant de nous quitter. Un peu interloqués, nous tentons le lendemain d’obtenir quelques renseignements avant de reprendre la route. Nos questions, invariablement accompagnées de mises en garde sur la Cabale d’Emeraude par nos interlocuteurs, nous mènent à Nit Reggie, un gnome diamantaire de bonne renommée. Ce dernier réitère les mises en garde contre la Cabale et confirme la valeur de la gemme confiée à Libéon par l’inconnu.
Ne souhaitant pas nous attarder plus, nous repartons vers Eshpurta…
...Que nous atteignons au bout de quelques jours tranquilles.
Nous délivrons sans délai le colis qui nous avait été confié par madame Tane à la taverne de la perle noire de Crimmor. Puis nous nous mettons très vite en quête d’un guide qui saura nous mener dans le Bois du Serpent et possiblement vers Ratborg et les documents volés à Athkatla.
Nous croisons et embauchons Maryl, un guide humain de la compagnie de mercenaires des gardiens d’Eldath. Il accepte de nous conduire à la frontière du territoire de cette Ratborg. Comme Rihanon, nous apprenons que la créature que nous cherchons à rencontrer est très sensible aux cadeaux, de préférence précieux. Un aimable lapidaire d’Eshpurta consent à nous vendre une gemme de belle valeur.
Nous prenons rapidement la direction du nord, guidé par Maryl. Ce dernier tente d’inculquer des rudiments de respect druidique à Ulfgar mais le nain reste bien campé sur ses bases philosophiques et la poignée de sa hache…
Après deux jours, Maryl nous quitte aux abords du territoire de Ratborg et nous continuons seuls dans une forêt qui nous semble de plus en plus ancienne. Nous nous interrogeons sur la bonne direction à prendre quand nous débouchons malencontreusement dans un nid de serpents, dont certains beaucoup plus gros que d’autres. Le combat est furieux et sanglant, les serpents géants tentant de nous étouffer dans leurs anneaux. Lowell, malgré une défense héroïque qui sauve le groupe (c’est qui le chroniqueur ? ) s’effondre sous les assauts d’un dernier reptile vraiment très très gros. Les survivants reprennent à peine leur souffle lorsqu’ils voient arriver des araignées, elles aussi beaucoup trop grosses, précédées d’une femme au port altier, présentant une ressemblance avec Rihanon...
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Sujet: Un petit tour en Amn. 